«6.44.
Ce qui est mystique, ce n'est pas comment est le monde,
mais le fait qu'il est.
6.45.
Contempler le monde sub specie aeterni, c'est le contempler en
tant que totalité - mais totalité limitée.
Le sentiment du monde en tant que totalité limitée constitue l'élément
mystique.
6.5.
Une réponse qui ne peut être exprimée suppose une question qui
elle non plus ne peut être exprimée.
L'énigme n'existe pas.
Si une question se peut absolument poser, elle peut aussi
trouver sa réponse.
6.51.
Le scepticisme n'est pas réfutable, mais est évidemment
dépourvu de sens s'il s'avise de douter là où il ne peut être
posé de question.
Car le doute ne peut exister que là où il y a une question; une
question que là où il y a une réponse, et celle-ci que là où quelque
chose peut être dit.
6.52.
Nous sentons que même si toutes les possibles questions
scientifiques ont trouvé leur réponse, nos problèmes de vie n'ont
pas même été effleurés. Assurément, il ne subsiste plus alors
de question; et cela même constitue la réponse.
6.521.
La solution du problème de la vie se remarque à la disparition
de ce problème.
(N'est-ce pas là la raison pour laquelle des hommes pour qui le
sens de la vie est devenu clair au terme d'un doute prolongé n'ont
pu dire ensuite en quoi consistait ce sens ?
6.522.
Il y a assurément de l'inexprimable. Celui-ci se montre,
il est l'élément mystique...»
Ne
trouvez-vous pas ces propos admirables ?
On dirait de la pure mystique de la nuit...
On n'est pas loin de Denys l'Aeropagite,
de Grégoire de Nysse ou de Jean de la Croix.
Et Wittgenstein lui-même utilise ce concept !
Comprenez-vous
mieux la proposition 7 !
et pourquoi j'ai mis le tableau de Chagall ?