• Dernière proposition du Tractatus :

«7. Ce dont on ne peut parler, il faut le taire»

   Aïe, aïe, aïe, quelle phrase terrifiante !...
            et combien de fois a-t-elle été utilisée par des experts ou des spécialistes
                        pour fermer la gueule des non experts et des non spécialistes !

En fait, Wittgenstein a consacré les dernières propositions du "Tractatus" à l'éthique, à l'esthétique et à la métaphysique :

• De l'éthique, il dit qu'elle ne peut être exprimée et qu'elle est transcendentale.
• La volonté n'est pas affaire d'éthique, mais de psychologie et il ajoute : «6.43.... le monde de l'homme heureux est un autre monde que celui du malheureux»
• De la mort, il dit qu'elle n'est pas un événement, car elle n'est pas vécue : elle n'est pas un changement : «6.4311... à la mort, le monde ne change pas, mais cesse»
• L'éternité n'est pas un temps sans fin, mais une intemporalité : «celui-là vit éternellement qui vit dans le présent. Notre vie est tout autant sans fin que notre champ de vision est sans limite»
  Wittgenstein en déduit que l'immortalité n'est aucunement garantie après la mort. Pour lui, la vie éternelle est aussi énigmatique que la vie présente...
• «6.432... Dieu ne se révèle pas dans le monde» Quelle phrase curieuse ! je m'adresse aux théologiens : Wittgenstein insiste sur le mot "dans".
  Et on peut le comprendre : pour Wittgenstein, qui ne s'est jamais dit athée, à la différence de nombre de ses disciples, Dieu ne peut être saisi dans une proposition. Cette dernière proposition rebondit sur une véritable mystique de la nuit, tel qu'on en connaît de nombreuses dans l'histoire de la pensée spirituelle.

Il ne se révèle pas "dans" le monde
Tout dépend, du point de vue théologique, de ce qu'on entend par "dans"...
Remarquez, vous n'êtes pas obligé d'être d'accord avec Wittgenstein

Toutes ces propositions démontrent les conséquences d'une représentation logique poussée à l'extrême :
disparition de toute temporalité, ontologie du présent, accent sur les structures claires...
Mais en fait, Wittgenstein montre tout à fait consciemment les limites du langage : le but de sa réflexion est de faire taire les bavardages métaphysiques !

Maintenant, je m'adresse à ceux qui trouveraient la réflexion de Wittgenstein désespérante. Je réponds : "Ils ont tort".

Pourquoi ? (voir suite)

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