-
Je préfère bien sûr nettement Whitehead
et Teilhard
: je n'aime pas cet interdit que Wittgenstein met sur le langage,
sur ses vire-voltages, sur ses surprises.
Entre le dépouillement absolu du langage que propose Wittgenstein
et le bavardage intempestif des scolastiques de tous poils (anciens
et modernes)
il
y a de la place pour une réflexion nouvelle
à partir des capacités créatives de l'imagination et de l'inconscient...
Whitehead
démontrera (contre les positivistes) que l'évolution scientifique
n'est pas une évolution strictement logique, mais est un dialogue
permanent entre les spéculatifs et les érudits..., entre les
imaginatifs et les observateurs.
Feyerabend
durcira ce discours
en parlant de la méthode anarchiste de la science.
- 80 ans après, la réduction logique proposée par Wittgenstein
du langage a vieilli. Les contestations
venus de la logique elle-même (Théorème de Gödel notamment),
la redécouverte du temps et du vivant (Prigogine et consorts)
Ci-contre,
tableau de Mondrian : "l'arbre rouge"
Non, non, la vie n'est pas morte,
elle a encore bien des surprises à apporter !
mais
la méditation de Wittgenstein
me semble toujours aussi percutante
et elle met en garde contre les dilutions
des discours sur le sens et l'existence
dans les paroles oiseuses...
Et
puis, je la trouve profonde...
- Wittgenstein
lui-même adoucira sa réflexion dans son autre grand ouvrage :
"les Investigations philosophiques".
J'espère en dire un mot un jour.
Pour
en savoir plus, lire : Jean Ladrière : "l'articulation
du sens"