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ORIGINE DES SCIENCES : Le XVIIIème siècle (1)

  • Le XVIIIème siècle (souvent appelé Siècle des Lumières - expression que Whitehead ne reprend pas) développe le formidable bouleversement du siècle précédent. Le mathématicien-philosophe éprouve une grande admiration pour ce siècle dans lequel, cela est clair, il puise une grande partie de son inspiration, même si c'est pour s'en distancer ensuite.

  • Le XVIIIème siècle, en effet, drague au passage les erreurs non encore visibles du siècle précédent.

-Première remarque : l'opposition presque totale entre le XVIIIème siècle et le Moyen Âge

Texte de Whitehead

Mon commentaire

«Dans la mesure où il est permis de comparer le climat intellectuel d'époques différentes, le XVIIIème siècle fut, en Europe, la parfaite antithèse du Moyen Âge. Le contraste est symbolisé par la différence entre la cathédrale de Chartres et les salons parisiens, où d'Alemberg conversait avec Voltaire. Le Moyen Âge était obsédé par le désir de rationaliser l'infini; les hommes du XVIIIème siècle rationalisaient la vie sociale des communautés modernes et fondaient leurs théories sociologiques par référence aux faits de la nature. La première période fut l'âge de la foi, fondée sur la raison. La seconde fut l'âge de la raison, fondée sur la foi. Expliquons-nous : saint Anselme aurait été désespéré de ne pas trouver un argument convaincant de l'existence de Dieu - argument sur lequel il bâtit ensuite son édifice de foi; alors que Hume fonda son Histoire naturelle de la religion sur la foi en l'ordre de la nature. En comparant ces époques, il importe de se souvenir que la raison peut se tromper et que la foi peut être mal placée.»
[La science et le Monde moderne, p.76]

Commentaire non réalisé
Dire un mot de saint Anselme...

Trouver un photo de Chartres et une de Versailles
ou retrouver une photo de la place de Bruges...

«Les philosophes n'étaient pas des philosophes. C'étaient des hommes de génie, à l'esprit clair et incisif, appliquant les abstractions scientifiques du XVIIème siècle à l'analyse de l'univers infini. Leur triomphe, dans le secteur intéressant leurs contemporains, fut considérable; tout ce qui ne cadrait pas avec leur schème était ignoré ou tourné en dérision (...) C'était l'âge de la raison - une raison monoculaire et déficiente dans sa perception des profondeurs.» [La science et le Monde moderne, p.78]

à approfondir

Whitehead remarque que les hommes du XVIIIème avaient de la haine envers les perspectives troubles du gothique

«Nous ne dirons jamais assez combien nous redevables à ces hommes. Depuis un millénaire, l'Europe était la proie de visionnaires intolérants et intolérables. Le bon sens du XVIIIème siècle, son appréhension des faits évidents de la souffrance humaine et des besoins évidents de la nature humaine, firent l'effet d'un bain moral» [La science et le Monde moderne, p.78-79]

Whitehead cite notamment Voltaire

Mais ce siècle a ses limites

«L'explication mécaniste de tous les processus de la nature devint un véritable dogme scientifique au XVIIIème siècle (...)» [La science et le Monde moderne, p.79]

Whitehead cite l'extraordinaire réussite qui va de Newton à Lagrange

Equilibre maths-physique : Maupertuis, D'Alembert, Lagrange, Laplace, Fourier, Carnot...
Triomphe de la raison pratique : les politiques (Habsbourg, Washington),
les scientifiques (Volta, Galvani), la philosophie et la psychologie (Locke).
Whitehead dit qu'il fait abstraction des Idéalistes (de la fin du XVIIIème et du XIXème)
sauf Berkeley
  • C'est ici que Whitehead développe sa critique de la localisation simple

«Le défaut du schème scientifique du XVIIIème siècle est qu'il ne contient aucun des éléments qui composent les expériences psychologiques immédiates de l'humnité. Il ne fournit pas plus une trace élémentaire de l'unité organique d'un tout, duquel peuvent émerger les unités organiques des électrons, des protons, des molécules et des corps vivants. Selon ce schème, il n'y a pas dans la nature des choses de raison pour laquelle des parties de matière devraient entretenir des relations physiques les unes avec les autres. Concédons que nous ne pouvons espérer parvenir à discerner la nécessité des lois de la nature. En revanche, nous pouvons espérer voir la nécessité qu'il y ait un ordre de la nature. Le concept de l'ordre de la nature est lié à celui de la nature en tant que lieu d'organismes en cours de développement.»

[La science et le Monde moderne, p.94-95]

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