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A. N. Whitehead : les "Principia" (5)

Le formidable travail de Whitehead et de Russell sera à la fois

  • une réussite dans la réorganisation des mathématiques et de la logique
  • un échec quant à l'objectif visé

En réalité, l'oeuvre ne pourra éviter

    • l'apparition de multiples paradoxes dont Russell était friand !
    • la nécessité de prémisses et d'axiomes supplémentaires pour les mathématiques
    • l'appel à des méta-langages (comme la théorie des types) par exemple

    Les deux collaborateurs vont bifurquer

    Russell va continuer son formidable travail
    de recherche et d'association entre :

    - réduction des axiomes
    - formalisation de plus en plus abstraite des lois

    et derrière cela, la recherche d'un langage universel qui se fonde lui-même (ou auto-référent)

    Il sera le père (ou le grand père) d'une grande partie de l'aventure épistémologique et logique de la première moitié du XXème siècle (Wittgenstein, Carnap etc.)

    qui recevra un sérieux revers dans les années 30
    de l'un de ses membres, Gödel...

    ...et qui est à bout de souffle aujourd'hui...

    Whitehead va se tourner vers la physique, puis vers une philosophie de la nature et de la vie qui s'achèvera sur une monumentale métaphysique du temps, du "Process" universel. (vision organique et évolutive du réel, plus vaste que les idéologies du Progrès)

    dont vous connaissez maintenant mon intérêt !

    Après avoir été longtemps occultée, notamment en France, la pensée de Whitehead a été réveillée avec la naissance des sciences de la complexité, de l'écologie et de l'organisation... (Prigogine et Stengers ont bien aidé)

    Elle est à mon avis une philosophie bien armée
    pour le XXIème siècle et le troisième millénaire