Les trois infinis de Teilhard de Chardin (1)

Trois infinis ? Quels trois infinis ?


«Pascal s'extasiait en face des deux abîmes spatiaux, l'infiniment petit et l'infiniment grand, entre lesquels nous avançons. La plus magnifique découverte de notre temps est sans doute d'avoir pris conscience d'un troisième infini, générateur des deux autres, celui du passé.»

Vous désirez savoir ce que disait exactement Pascal ?
Reportons-nous ensemble à la célèbre "Pensée" numéro 72

«Désormais, pour toute pensée qui s'éveillera au Monde, chaque chose est devenue, par structure, une sorte de puits sans fond où notre regard plonge et se perd jusqu'à l'infini des temps écoulés.

[Oeuvres, Tome III, "La vision du passé", p.182]

Bon. Il est certain qu'un petit regard sur le passé flanque le vertige.
Lisez les ouvrages de "Science et Vie de la Terre" de vos enfants de la fin du Collège,
Regardez les encyclopédies sur la cosmologie ou l'anthropologie...
vous relativiserez vite vos petits soucis quotidiens.

Teilhard écrivait ces mots en 1926.
Il n'avait pas encore totalement intégré ce que signifiait ce troisième infini : le passé.
La mise en évidence scientifique d'un commencement dans le temps,
bien avant la "Théorie Standard du Big Bang" qui domine actuellement,
date de la fin des années 20 : la "Théorie de l'Atome Primitif" de Lemaître.

La preuve que cette idée risquait d'être une impasse se reflète dans les propos suivants,
toujours tirés du même opuscule :