Le déploiement de la Noosphère (3) |
Second principe (seconde "chose")
qui doit guider notre analyse du déploiement de la Noosphère
«Et la seconde c'est que, si fascinant soit-il, le problème des origines, même résolu dans le détail, ne résoudrait pas le problème humain. Nous avons parfaitement raison de considérer la découverte des hommes fossiles comme une des lignes les plus illuminantes et les plus critiques de la Recherche moderne. Il ne faudrait cependant pas nous illusionner pour cela sur les limites, en tous domaines, de cette forme d'analyse qu'est l'Embryogenèse. Si, dans sa structure, l'embryon de chaque chose est fragile, fugace, et par suite, dans le Passé, pratiquement insaisissable, combien plus encore, dans ses traits, est-il équivoque et indéchiffrable! Ce n'est pas dans leurs germes que les êtres se manifestent, mais dans leur épanouissement. Pris à leur source, les plus grands fleuves ne sont que de minces ruisseaux.»
C'est clair.
Ce n'est pas en se penchant vers l'arrière que l'on peut
comprendre
l'énigme du phénomène humain.
Teilhard ne condamne pas les recherches paléontologistes,
loin de là,
puisqu'il en était lui-même un...
Mais il estime que les paléontologistes et les biologistes
ne voient qu'une dimension...
Les êtres se manifestent et ne se comprennent
véritablement
que dans leur épanouissement
«Pour saisir l'ampleur vraiment cosmique du Phénomène humain, il était nécessaire que nous en suivions les racines, à travers la Vie, jusqu'aux premiers enveloppements de la Terre sur elle-même. Mais, si nous voulons comprendre la nature spécifique et deviner le secret de l'Homme, il n'est pas d'autre méthode que d'observer ce que la Réflexion a déjà donné, et ce qu'elle annonce, en avant.»
[Oeuvres, Tome I, "Le Phénomène Humain", p.160-161]
BREF : Teilhard de Chardin nous invite à concilier deux positions apparemment contradictoires...