Après
maintes lectures de Morin, on est en droit de se dire que la Vie
est le coeur de sa pensée. Edgar Morin
avoue lui-même que le second Tome de la Méthode, à travers la réflexion
sur l'autonomie est, la clé de voûte et la partie la plus originale
de son oeuvre.
Les
êtres vivants sont des êtres qui associent (en boucle
rétroactive) l'autonomie -voire la subjectivité- et
l'interaction avec l'environnement. Ce sont des organisations autonomes.
Morin bâtit alors une "écologie généralisée",
véritable réservoir d'organisations complexes.
- Cette
"écologie généralisée" est
développée dans le Tome II de la Méthode
Rapidement,
en voici les grandes lignes :
-
Il
n'existe pas de vie isolée
: un être vivant n'apparaît que dans un environnement. Plus
l'environnement est riche en informations, plus les capacités
du vivant sont développées.
Morin
étudie alors les interactions entre le vivant et l'environnement
-
L'écosystème
est lui-même une organisation et non un
simple réservoir d'énergie pour les systèmes vivants.
-
Le
principe de sélection naturelle
développé par Darwin et les néo-darwiniens est insuffisant
: il semble oublier que la sélection est couplée à une adaptation
non seulement de l'individu et de l'espèce, mais aussi du milieu
par rapport à ses occupants.
-
Il
ne faut pas craindre d'intégrer le système
anthropo-social à l'ensemble de l'éco-système : l'asservissement
de la nature par l'homme conduit (par rétroaction) à un asservissement
de l'homme lui-même.
-
Le
monde des idées doit aussi apprendre à fonctionner
selon des règles écologiques
(écologie généralisée)
Mais
l'écologie généralisée ne doit pas être une réduction biologique et
déterministe. Au coeur de la vie, l'autonomie n'est pas un simple
épiphénomène, mais une réalité ontologique fondamentale.
Illustration
: écologie mutilée et écologie
générale 
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