«SALVIATI
: Mais pour donner surabondante satisfaction au Signor Simplicio et,
s'il se peut, pour le tirer d'erreur, j'ajoute que notre siècle nous
apporte des observations nouvelles et des faits nouveaux tels que
si Aristote vivait aujourd'hui, je suis certain qu'il changerait d'opinion.
Sa façon même de philosopher nous le prouve: quand en effet, il écrit
qu'il tient les cieux pour inaltérables, etc., parce qu'on n'a jamais
vu s'y engendrer rien de nouveau ni rien d'ancien s'y corrompre, il
laisse implicitement entendre que, s'il avait été témoin de tels accidents,
il aurait pensé le contraire et placé, comme il convient, l'expérience
sensible avant la raison naturelle; car s'il n'avait pas voulu tenir
compte du témoignage des sens, il n'aurait pas conclu de l'absence
des mutations sensibles à l'immutabilité.»
Salviati,
de son côté, va au contraire donner des arguments sensibles
à la corruptibilité de l'univers.
Mais pour cela, il explique d'abord qu'Aristote
aurait changé d'avis face aux observations actuelles.
Simplicio
réagit !
«SIMPLICIO
: Aristote se fonde d'abord sur le raisonnement a priori et
déduit de principes naturels, clairs et évidents, la nécessité de
l'inaltérabilité du ciel, qu'il établit ensuite a posteriori
par le donné sensible et les traditions des anciens.»
Point
important : dans la pensée d'Aristote et scolastique,
on fonde la science sur des principes clairs et évidents,
appuyés sur le bon sens.
Puis on vérifie en regardant la nature
et on se soumet au jugement des anciens.
Bref
: les faits sont soumis à la théorie a priori.
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