J'ai eu envie de signer, et puis non. Je ne soupçonne pas Rome de considérer le négationnisme comme "une opinion licite voire innocente".
Par ailleurs, je constate qu'une pensée un peu complexe, ou un acte généreux, sont sommés de s'expliquer au nom de catégories simplificatrices. On voit le discours de Ratisbonne, ramené à la citation de l'empereur sur Mahomet, ou cette fois-ci, la levée de l'excommunication réduite à l'affaire Williamson.
A chaque fois, le Pape est piégé, ou se piège lui-même, par rapport à des injonctions de la société civile auxquelles il refuse de répondre, pour ne pas rentrer dans ce jeu là.
Le Pape est âgé, cette affaire l'a sans doute beaucoup marqué, et il considère de son devoir de restaurer l'unité de l'Eglise. Je ne doute pas de son horreur face aux propos de Williamson. Comme souvent, il doit considérer que cette affaire doit se régler dans le secret des coeurs, quand nous réclamons des déclarations publiques.
C'est avec plus de tristesse que d'indignation que je vois tant d'efforts déployés pour ramener au bercail des fondamentalistes qui n'accepteront jamais le concile VaticanII. Ca ne me paraît pas être d'une telle urgence.
Mais je suis aussi sûr que l'Eglise a vraiment rompu avec toute forme d'antisémitisme, et qu'il est donc inopportun de laisser penser qu'il existe encore quelque ambiguité à ce propos.