
Quand je dis "original", j'exagère un peu, car quand on a fait un peu de théologie, qu'on s'est frotté à des exégèses et de bonnes herméneutiques, on sait que le vocabulaire religieux transpire de partout. L'auteur parle aussi de "l'ontologie divine" ou de "la théologie calviniste" qu'il n'a sans doute jamais lue.
- Comme d'habitude, il y a des dérapages : ainsi, le sociologue de "la Recherche" parle de l'individu "sommé de se soumettre aux impératifs du marché, écrasé par un déterminisme encore plus impitoyable que celui du dieu biblique". Autant la première proposition me convient, autant la seconde me fait rigoler, ajoutant une perle de plus à un petit catalogue d'âneries que je commence à collectionner et qui circulent dans les milieux intellectuels bien pensants.

De plus, ce Dieu console ceux qui sont dans le désert, qui ont peur, Il s'engage personnellement à aider et ne pas abandonner les pauvres, les laissés pour compte de l'existence, les chercheurs. Et Il disparaît systématiquement dès que quelqu'un essaie d'avoir la main dessus ou de l'instrumentaliser.
Et ne parlons pas ici des évangiles pour lesquels le visage divin n'a pas grand chose à voir avec l'ontologie que croit voir l'auteur de l'article.
- Pour nuancer, je dois ajouter que le visage de Dieu et les noms propres qui l'accompagnent sont divers. C'est vrai, quelques communautés ou quelques prédicateurs extraient de quelques versets quelques propos déterministes qu'elles veulent imposer aux quelques personnes qui les suivent. D'un texte aussi riche que la Bible, concentré d'expériences diverses et de genres littéraires variés, on peut tirer n'importe quoi. Au passage, entre la théologie de Calvin plus nuancée qu'on ne le dit, mais qui a poussé au bout le concept de la prédestination (une catastrophe théologique, mais pas pire que le mécanisme scientiste), et une pratique dictatoriale à Genève, il y a également des contradictions que les protestants connaissent bien (malheureusement).
En revanche, c'est vrai qu'il y a une vulgate économiste qui ressemble fort à une religion. Mais elle rappelle plus la fatalité des religions grecques, romaines ou babyloniennes que celle de la Bible.
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